Exercer en maison de santé améliorerait les pratiques des professionnels de santé et coûterait moins cher. Est-ce vraiment le cas ? Une évaluation de l’IRDES confirme ces hypothèses initiales.
L’IRDES (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) a publié, dans sa revue Questions d’économie de la Santé de l’été 2015, 2 nouveaux volets de son évaluation des sites participant à l’expérimentation des nouveaux modes de rémunération.
Les auteurs, Julien Mousquès et Fabien Daniel, confirment l’intérêt de la pratique coordonnée en maison, pôle et centre de santé à la fois en terme d’efficience, de productivité et d’amélioration des pratiques.
Des gains en matière de productivité et de dépenses
L’activité des médecins généralistes, le recours aux soins et les dépenses ambulatoires des patients des sites participant à l’expérimentation ont été comparés, sur quatre ans, à ceux de témoins.
- « Les résultats confirment que le regroupement, au travers du partage dans la prise en charge des patients sur la semaine, permet d’accroître l’activité quotidienne et, partant, la productivité journalière« .
- « La dépense ambulatoire annuelle moyenne des patients inscrits médecin traitant est plus faible dans les sites ENMR… « .
Plus les maisons, pôles et centres de santé sont intégrés et coordonnés, plus les dépenses sont réduites.
« Ces résultats valident l’hypothèse selon laquelle l’intégration pluriprofessionnelle des soins et services de première ligne est génératrice de gains d’efficience en matière de dépense ambulatoire, comparativement à l’exercice standard. Les caractéristiques de proximité physique, la colocalisation sur un même lieu, conjuguée à d’autres dimensions de l’intégration, comme la coordination et la coopération pluriprofessionnelles sont donc associées à une moindre dépense ambulatoire. »
Une meilleure qualité des pratiques
Le numéro de juillet-aôut revient sur les indicateurs de qualité des pratiques (suivi des patients diabétiques de type 2, vaccination, dépistage et prévention, efficience de la prescription) des médecins généralistes en MSP (CDS et PSP) en comparaison de sites témoins.
Les généralistes en MSP présentent une meilleure qualité des pratiques sur le suivi des patients diabétiques (les MSP les plus coordonnées et coopératives présentent les meilleurs résultats) de même que pour les pratiques de vaccination, dépistage et prévention.
Les auteurs concluent :
« Ces résultats confirment donc les hypothèses émises quant à l’amélioration des pratiques dans les sites pluriprofessionnels regroupés, comparativement à l’exercice isolé. Cette analyse renforce en outre la portée des résultats présentés sur l’activité, la productivité et la consommation des soins des patients (Mousquès, 2015), et permet de conclure à la plus grande efficience de ce mode d’exercice.«
Et pour compléter votre lecture, sur le site de l’IRDES : 3 questions à Julien Mousquès.
À lire et à retenir donc comme argumentaire pour les professionnels de santé qui souhaitent monter un projet de MSP et sont confrontés à des blocages !