C’est quoi une « équipe de soins primaires » ?
Répétons le haut et fort : se considérer comme membre d’une équipe de soins primaires est tout à fait légitime dès lors qu’on adhère au projet de santé de ce collectif organisé et le fait vivre dans la durée. Alors ne bradons pas ce grand progrès, même pour sauver un jeu conventionnel qui semble encore rester bien en deçà des enjeux vitaux de notre système de santé.
Il y a la définition de la loi, article L1411-11-1 : « un ensemble de professionnels autour du médecin généraliste… (agissant) sur la base d’un projet de santé… ». Oui, mais est-ce si simple ?
Une équipe de soins primaires, c’est un ensemble de professionnels qui portent un projet de santé pour une population, ou qui interagissent simplement sur un territoire ?
On voit rapidement que selon les définitions choisies des analyses peuvent conduire à des applications fort différentes de la loi.
Pour la FémasIF, une équipe de soins primaires comporte les deux aspects :
- elle promeut la santé des personnes dont elle a la charge : c’est sa priorité,
- et elle intervient sur un territoire pour participer, avec d’autres acteurs, à la coordination des parcours de santé en fonction des problèmes et de la complexité des situations (par exemple, les problèmes de santé liés à des pathologies neurodégénératives de type maladie d’Alzheimer).
La tentation serait grande de faire croire, pour satisfaire certaines revendications catégorielles, que ce serait la simple participation à une action de coordination qui suffirait à indiquer son appartenance à une équipe de soins primaires. Or une telle conception viderait de son sens la notion même d’ « équipe », car c’est le projet de santé avec toutes ses exigences qui donne sens et cohérence à l’équipe de soins primaires pour conduire dans la durée la coordination des parcours de santé.
Le danger est – sous la pression des discussions conventionnelles – de voir décider qu’un acteur qui à un moment donné participe à une coordination de soins devienne de facto un membre d’une équipe de soins primaires. Ce qui n’est pas sans risque sur l’évolution des montants des nouveaux modes de rémunérations destinés aux véritables équipes de soins primaires.
Didier Ménard, Président de la FémasIF
Jacques Cittée, Secrétaire général de la FémasIF