Comment expliciter l’engagement de chacun dans l’équipe de soins ou écrire son projet de maison de santé ?
On peut lire ou entendre ici et là, surtout chez les « MSP sceptiques » que la création d’une MSP est très, trop compliquée, du fait de la « charge administrative ».
Que faut-il comprendre par « charge administrative » ?
Le dossier de présentation du projet de la MSP ? Celui-ci obéit à un cahier des charges public et, tout compte fait, permet d’expliciter les motifs et les souhaits des professionnels qui s’engagent ensemble dans la création d’une MSP. C’est une étape nécessaire pour clarifier et valider par écrit l’engagement de chacun des professionnels de l’équipe en constitution. Car toute création de structure collective nécessite un contrat.
Une fois ce projet écrit, il faut créer une SISA (Société Interprofessionnelle de Soins Ambulatoires) et renseigner un dossier pour bénéficier de nouveaux modes de rémunération (NMR).
Certes, cela va occuper quelques heures. Mais ce temps dédié n’est pas supérieur à celui de la création d’une SCM (Société Civile de Moyens) ou d’une SEL (Société d’Exercice Libéral) qui, pourtant, ne suscitent pas autant de récriminations de la part des « MSP sceptiques ».
Bien sûr, on peut toujours faire mieux, et la FFMPS et la FEMASIF travaillent à simplifier tous ces dossiers administratifs.
Des progrès ont déjà été obtenus.
Il est toujours désagréable de rencontrer dans une administration une psychorigidité qui vient compliquer l’écriture d’un dossier administratif, mais c’est alors le dialogue, parfois tonique, qui permet de dépasser l’obstacle. Mais pas le rejet d’une démarche de constitution d’une MSP.
Prétendre que la contrainte administrative empêche la création d’une MSP est abusif et cache en réalité une autre peur : celle du passage de l’exercice solitaire à l’exercice collectif pluriprofessionnel. Cette peur est compréhensible, mais pourquoi se cacher derrière la « contrainte administrative » ?
Affrontons la réalité, conjurons nos peurs, apprenons à travailler réellement ensemble.
Les facilitations mises en place par la FEMASIF sont là pour aider à dépasser ces appréhensions. Il serait dommage qu’une « phobie administrative » empêche ceux qui le souhaitent réellement de monter dans le train de la modernisation de l’exercice libéral ambulatoire qui en a bien besoin.
Didier Ménard, Président de la FémasIF
Jacques Cittée, Secrétaire Général de la FémasIF