Depuis sa création, la FémasIF soutient et accompagne les MSP qui souhaiteraient co-construire des actions avec les usagers, les impliquer dans leur gouvernance, ou recueillir leurs avis et attentes.
Que veut dire "impliquer les usagers" ?
Les usagers peuvent participer aux actions d’une équipe de soins primaires, à différents niveaux :
- la simple consultation
- la co-décision
- l’information
- la co-construction
Impliquer les usagers est possible dans le cadre d’un collectif, mais aussi dans la relation individuelle qui caractérise une consultation lorsque le patient est associé à la prise de décision sur le processus thérapeutique qu’il va engager.
Pour mieux comprendre le contour de ces mots, nous vous renvoyons vers « le petit guide de la participation en santé de proximité », réalisé par nos amis de la Fédération de Bourgogne Franche Comté !
Comment s'y prendre ?
Impliquer les usagers n’est pas chose simple dans les équipes. Selon les données de l’assurance maladie en juin 2019, en Île-de-France, moins de la moitié des structures (44,1%) signataires de l’Accord Conventionnel Interprofessionnel ont validé l’indicateur « satisfaction du patient », mentionné dans l’accord.
Le nouvel avenant à l’ACI MSP, sorti en juin 2022, crée un nouvel indicateur optionnel « Implication des usagers ». Il se décline en 2 niveaux :
- Niveau 1 : mise en place d’outils ou actions visant à consulter, informer et sensibiliser les usagers sur les services offerts par la structure mais aussi dans le cadre de son parcours de soins. Il s’agit entre autres de permettre d’évaluer la satisfaction et les besoins exprimés par les patients (modalités d’accueil, de contact avec la structure, etc…), 200 points fixes.
- Niveau 2 : mise en place d’outils ou actions visant à la co-construction, le partenariat, la codécision entre la structure et les usagers. 300 points variables.
Les pièces justificatives sont tout document permettant d’attester de la mise en place d’outils et/ ou actions.
Exemples :
→ Pour le niveau 1 : un questionnaire de satisfaction, un sondage, une boite à idée, affichages, flyers, site internet…
→ Pour le niveau 2 : désignation d’un référent usager dans les groupes de travail ou dans des ateliers d’ETP, création de comités d’usagers, présence d’un médiateur, …
Si vous aussi vous souhaitez être accompagnés par la FémasIF sur ce sujet, contactez-nous : poline.hadeler@femasif.fr
Les ressources incontournables
– Le « petit guide de la participation en santé de proximité » a été créé par la fédération de Bourgogne Franche Comté en 2015. Il rassemble des fiches pratiques directement adressées aux structures de soin primaire et vous apportera des repères de base !
– L’association Promosanté Ile-de-France publie un dossier sur l’implication des usagers avec des clés pour comprendre les enjeux de cette démarche, la méthodologie de la co-construction, avec plusieurs questions-réponses des professionnel
– Pour comprendre les droits et la place des usagers, Acsantis partage en 2018 un cahier « Droits et place des usagers : des leviers de réforme du système de santé. » Une partie est spécifiquement consacrée à la la place des usagers dans l’organisation des soins ambulatoires.
– Un article sur la mise en place d’un comité de représentants d’usagers dans une maison de santé pluridisciplinaire, de Sophie Buffet et al, en 2014, revient sur l’analyse des attentes et des besoins des membres du comité d’usagers d’une MSP Comtoise.
– Le Manifeste pour refonder les soins primaires, coconstruit entre AVECSanté et France Assos Santé.
– Notre présentation lors de la soirée thématique autour de l’implication des usagers à l’exercice coordonné.
Les MSP participatives, qu'est ce que c'est ?
Ce sont des structures de soins de premier recours pluriprofessionnelles mettant en œuvre un projet de santé, co-construit avec les usagers, prévoyant une prise en charge globale (médico-psycho-sociale) et recourant à des services de médiation sanitaire et d’interprétariat.
Cette expérimentation article 51 a pour objectif d’inscrire les centres et maisons de santé «participatifs » dans un modèle économique pérenne, en testant en conditions réelles les différentes dotations, en vue d’une intégration à terme dans le droit commun.
Le modèle économique de ces structures se décompose en 4 parties :
- Dotation pour la rémunération des activités « participatives » réalisées par des professionnels autres que les professionnels de santé (personnel d’accueil, médiateurs en santé, travailleurs sociaux, coordinateurs…). Le nombre d’ETP est fixé en fonction de la file active en médecine générale de l’année précédente de la structure (entre 1000 et 6000 patients)
- Dotation de rémunération de la démarche participative des professionnels de santé et de leur prise en charge d’une patientèle précaire ou vivant dans un territoire fragilisé, basée sur le taux de pauvreté du territoire dans lequel est implantée la structure.
- Dotation de recours à l’interprétariat professionnel en présentiel et/ou téléphonique (sur la base de 22 800 € par an pour 1000 patients).
- Dotation de soutien psychologique d’un montant maximum de 1 ETP par structure, avec incitation à mobiliser le financement via la Mesure 31 (mesure de renforcement en psychologues des centres et maisons de santé pluriprofessionnelles) après accord de l’agence régionale de santé compétente.
Ce financement sert à financer du temps humain versé à la structure et les dotations sont fongibles entre elles.
Deux MSP sont actuellement en cours d’expérimentation en Ile-de-France : la MSP Pyrénées Belleville dans le 20ème arrondissement de Paris et la MSP Mathagon dans le 18ème arrondissement de Paris.
Nos partenaires sont également là pour vous aider