La pratique avancée apparaît comme un moyen d’accompagner l’évolution des besoins de santé, notamment liés aux maladies chroniques et au vieillissement.
Au sein d’une équipe, en accord avec les médecins, l’IPA mène des actions de prévention et de dépistage, assure une surveillance clinique, adapte ou prescrit des traitements ou examens, pour une meilleure prise en charge des patients atteints de maladies chroniques.
À quels enjeux répond la pratique avancée ?
Mise en œuvre dans de nombreux pays, la pratique avancée apparaît comme une réponse à plusieurs enjeux de santé publique :
- Augmentation des patients atteints de maladies chroniques
- Vieillissement de la population
- Inégalités d’accès aux soins, sociales et géographiques
- Répartition inégale de l’offre de soins
- Évolution des aspirations des nouvelles générations de professionnels de santé
Face à ces enjeux et aux besoins des patients, la pratique avancée permet notamment de :
- Diversifier l’exercice et développer les compétences des infirmiers,
- Améliorer l’accès aux soins,
- Améliorer la qualité des parcours des patients,
- Réduire la charge de travail des médecins sur des pathologies ciblées.
En 2016, l’article 119 de la loi n° 2016-41 de modernisation de notre système de santé crée l’article L.4301-1 du Code de la santé publique.
Il définit la pratique avancée pour les auxiliaires médicaux et assoit la volonté de l’État de la mettre en place. Priorité est donnée à la profession infirmière et au déploiement au sein d’une équipe. En effet, il n’est pas exclu que la pratique avancée se développe pour plusieurs professions de santé.
Dans quel cadre peut exercer un infirmier de pratique avancée ?
Les IPA peuvent exercer :
- En ambulatoire, au sein d’une équipe de soins primaires (maison de santé ou centre de santé) ou au sein d’un centre médical des armées ;
- En établissement de santé, en établissement médico-social ou dans un hôpital des armées.
Quelles sont les missions de l'IPA ?
Selon le décret n°2018-629 du 18 juillet 2018, la pratique avancée recouvre :
- Des activités d’orientation, d’éducation, de prévention ou de dépistage ;
- Des actes d’évaluation et de conclusion clinique, des actes techniques et des actes de surveillance clinique et paraclinique ;
- Des prescriptions de produits de santé non soumis à prescription médicale, des prescriptions d’examens complémentaires, des renouvellements ou adaptations de prescriptions médicales.
Ainsi, l’IPA suit des patients qui lui sont confiés par un médecin, avec l’accord des premiers. Il voit régulièrement les patients pour le suivi de leurs pathologies.
L’IPA discute avec l’équipe de chaque cas lors des temps d’échange, de coordination et de concertation.
L’IPA peut prescrire des examens complémentaires, adapter ou renouveler des traitements.
Il peut réaliser des actions de prévention, de dépistage et d’éducation thérapeutique.
L’IPA revient vers le médecin lorsque les limites de son champ de compétences sont atteintes ou dans le cas d’une dégradation de l’état de santé du patient.
Quels financements ?
La formation peut être prise en charge par les organismes professionnels. Ou, lors de son exercice, par la CNAM en soins de ville (actes), ou encore par un salariat en centre de santé, à l’hôpital ou en structure médicosociale.
L’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) et 2 des 3 syndicats représentatifs des IDEL (FNI et SNIIL) ont signé, lundi 4 novembre 2019, l’avenant 7 à la convention nationale définissant les modalités de valorisation des infirmiers exerçant en pratique avancée en ville (IPAL).
Quelle formation pour être IPA ?
Deux années de formation sont nécessaires pour devenir IPA, avec un grade universitaire de master.
La première année pose les bases de l’exercice infirmier en pratique avancée. La seconde année est fonction de la mention choisie :
- Pathologies chroniques stabilisées et poly-pathologies courantes en soins primaires
- Oncologie et hémato-oncologie
- Maladie rénale chronique, dialyse et transplantation rénale
- Santé mentale et psychiatrie
N.B. : les infirmiers doivent avoir exercé au minimum 3 ans avant de se former à la pratique avancée.
Plusieurs universités franciliennes proposent la formation d’IPA :
- Universités de Paris : Descartes et Diderot
- Sorbonne Université et UPEC
- Paris XIII
- Versailles-Saint Quentin en Yvelines et Paris Sud
Lors de leur formation, les futurs IPA doivent effectuer deux stages :
- un stage de découverte de 2 mois en première année
- un stage d’immersion de 4 mois en deuxième année.
Le tutorat est exercé à la fois par un médecin généraliste maître de stage et un infirmier de la structure.
Le stage de découverte de l'IPA - 2 mois
Le stage de première année d’un étudiant IPA vise la découverte du fonctionnement d’une maison de santé.
L’étudiant prend connaissance des prises en charge de personnes atteintes de maladies chroniques et repère les potentielles ruptures de parcours. Il apprécie la pertinence des protocoles pluriprofessionnels et la traçabilité des informations.
L’IPA participe aux réunions de concertation ainsi qu’aux actions de santé publique.
Le stage d'immersion de l'IPA - 4 mois
Le stage d’immersion encourage le futur IPA à proposer des actions d’interventions auprès des patients : mise en place et coordination d’un plan d’accompagnement, mise en œuvre de séances d’éducation thérapeutique, évaluation de l’utilisation des protocoles, vérification de l’accès aux soins et de la couverture maladie, etc.
Un mémoire de fin d’études est réalisé autour d’une problématique perçue lors du stage.
Pourquoi accueillir un IPA en maison de santé ?
Les bénéfices attendus sont multiples :
- Pour l’infirmier : de nouvelles perspectives de carrière, un mode d’exercice plus autonome et une meilleure reconnaissance, y compris financière.
- Pour le médecin : un gain de temps, utilisé à meilleur escient lors des consultations et pour une prise en charge de qualité.
- Pour l’équipe de soins primaires : un partage de connaissances et d’expériences, une coordination enrichie.
- Pour le patient : une amélioration de l’accès aux soins, une prise en charge diversifiée et une meilleure articulation des parcours entre la ville et l’hôpital.
- Pour le système de santé : un renforcement des structures d’exercice coordonné en soins primaires et un surcroît de temps médical disponible.
Intégrer un IPA au sein d’une équipe de soins primaires ne peut être que bénéfique, pour l’équipe et pour les patients.
Le succès de la pratique avancée infirmière se mesurera par son appropriation par les équipes, qui lui donneront une place entière dans la prise en charge des patients.
Un comité de suivi national est mis en place afin d’accompagner le déploiement et de procéder aux ajustements potentiels.
Vous pouvez ainsi accueillir un étudiant IPA en stage, que ce soit lors de sa première année ou lors de la seconde. Vous pouvez également accueillir un IPA tout juste formé (en 2020).
N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre fédération régionale ou de AVECsanté. Vous pouvez également contacter les universités qui proposent cette formation.
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